Le roi du macadam by Charlie Williams

Le roi du macadam by Charlie Williams

Auteur:Charlie Williams [Williams, Charlie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature anglaise, Policier
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 2006-01-14T23:00:00+00:00


12

Je pensais à Don et à son projet, planté devant ma porte en regardant passer les clients. Je lui avais dit non, bien sûr, sur le coup. Je n’ai rien contre une petite bière et une partie de cartes avec une bande de gusses, mais risquer mon scalp pour eux, c’est une autre histoire. Et pour quoi ? Une fortune incommensurable ? Qu’est-ce que c’est que ça, bordel, une fortune incommensurable ? Du pognon qu’on doit planquer pour que personne s’en doute ? J’aime pas beaucoup ça. Je veux que tout le monde sache que j’en ai plein les fouilles, bordel, pas question de se cacher.

Et d’autre part, je risquais mon scalp, comme je l’ai déjà fait remarquer. Je m’étais pas mal débrouillé depuis ma sortie de Parpham. J’étais sur le point de faire de grandes choses. Il me suffisait de me tenir à carreau et faire le boulot que m’avait confié le petit patron, et je m’embourbais une place en or. Alors que si je suivais le plan de Don, je perdais tout. À commencer par ma place de vigile, même s’ils découvraient pas que j’étais dans le coup. Après, on me prendrait la voiture. Et puis les flics allaient flairer à gauche à droite, avant de m’alpaguer pour expédier notre personne à la prison de Mangel.

Et par ailleurs, Don pouvait se brosser pour que je lui donne un coup de main. Personne a le droit de traiter notre Rache de vache, j’en ai déjà parlé.

J’avais pas oublié et j’avais l’intention de le lui faire payer. Mais pas sur le moment, devant ses copains. Un peu gênant. Pour lui, genre.

— Tiens, a dit un mec qui passait en me serrant la pogne.

— Oh, j’ai dit. Salut, euh…

C’était un des nombreux fils de Bob Gretchum le maçon. Il en avait cinq ou six au total, mais ils avaient tous le même nom, sauf un qu’on appelait Robert. Je savais plus auquel j’avais affaire, quand même.

— Salut, Bob, j’ai dit.

Pasque je savais que c’était pas Robert.

Mais je parlais à sa nuque. Il a levé le bras en arrière et s’est fondu dans la foule sans même tourner la tête. Pour être franc avec vous, j’ai trouvé ça un peu cavalier, et j’ai secoué la tête. Après, j’ai vu le bout de papier qu’il m’avait glissé dans la main. Un message tapé à la machine qui disait :

URGENT : VIENS AU PAUL PRY À L’HEURE DU DÉJEUNER. N’EN PROFITE PAS POUR TE TIRER PLUS TÔT NON PLUS. ON VEUT PAS QUE TU AIES DES ENNUIS ET QUE TU PERDES TON BOULOT.

— Salut, Blake.

J’ai empoché le bout de papier et j’ai levé les yeux, respirant au vol un doux effluve de parfum.

— Salut, Rache, j’ai dit.

Elle nous a laissé en arrière d’un pas décidé et tout, comme Bob, l’instant d’avant. J’aurais bien aimé qu’elle s’arrête pour bavarder, mais franchement, j’étais presque content qu’elle l’ait pas fait. Après les vérités premières que je lui avais balancées gentiment la veille et la façon dont elle avait encaissé, la conversation était dérapante.



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